mardi 13 août 2013

La justice française interdit la diffusion d'images de deux élevages intensifs !!!

http://www.huffingtonpost.fr/victoria-luta/images-elevages-intensifs-interdites_b_3659191.html


La justice française interdit la diffusion d'images de deux élevages intensifs

Publication: 26/07/2013 17h53


Elevage Poules

Comment a-t-on pu arriver à ce que la justice française interdise la diffusion d'imagesreçues par notre association, L214, dans des élevages intensifs français, montrant des infractions flagrantes à la réglementation européenne?
Commençons depuis le début, L214 est une association de protection animale qui œuvre pour une prise de conscience des conditions d'élevage et d'abattage des animaux dits "de consommation" (son nom vient de l'article L214 du Code rural français qui stipule que les animaux sont des êtres sensibles.) L'association documente ces pratiques: photographies, films et vidéos qui, criants, insoutenables, incontestables, s'avèrent souvent le moyen le plus adapté pour rendre compte de la réalité de la production de viande.
Plus d'infos dans notre galerie de photos et notre galerie de vidéos.

Attention, ces images ne proviennent pas des élevages mentionnés dans cette tribune.

Dernièrement, L214 reçoit deux signalements: photos et vidéos de deux élevages intensifs contenant respectivement 111.000 et 200.000 poules pondeuses et approvisionnant l'entreprise Matines. Ce sont des informations qui, vérifiées et confirmées par les services vétérinaires ou l'exploitant lui-même, parlent de la non-conformité de ces élevages -en infraction avec la réglementation européenne- et qui montrent des conditions de vie et "de production" déplorables: dans un des deux élevages, les poules et les œufs couverts de parasites, dans l'autre, des cadavres en putréfaction bloquant des œufs, dans les deux, des poules déplumées et des aménagements non conformes. Une promiscuité et une misère représentant le quotidien des animaux d'élevage, bien connues des associations de protection animale. En revanche, c'est une réalité qui ne se laisse pas filmer avec l'accord des exploitants... et qui perce rarement dans les médias.
elevage poulesCrédits: L214. Attention, cette image ne provient pas des élevages mentionnés dans cette tribune.
Le premier élevage est exploité par la société Val Produits sur la commune de Branges en Saône-et-Loire (code sur les oeufs: 3FRWFB02 et 3FRWFB03 ). Le deuxième est exploité par le GAEC du Perrat sur la commune de Chaleins dans l'Ain (code sur les oeufs: 3FRAAB02 et 3FRAAB03). Les deux produisent des œufs de la marque Matines Mas d'Auge et des marques de distributeur et approvisionnent Système U, Carrefour, Casino, Monoprix.
Mise au courant de ce qu'il s'y passe, L214 demande aux gérants de ces élevages qu'une mise aux normes soit réalisée au plus vite et en informe les services vétérinaires et les chaînes de distribution concernées. Après la confirmation de non-conformités par les services vétérinaires, Casino a décidé de stopper provisoirement ses approvisionnements auprès du GAEC du Perrat.
En réponse, les exploitants ont déposé un référé contre l'association et obtenu l'interdiction d'utilisation des images prises à l'intérieur des élevages sans l'accord du propriétaire. Des réparations financières ont été ordonnées dans les deux cas.
Ce qu'il se passe dans une unité industrielle d'élevage a donc été considéré comme relevant de la vie privée et de l'intime; tandis que L214 se retrouve criminalisée dans son rôle d'information.
Le consommateur semble quant à lui le facteur le plus important quand il achète... et le plus négligeable quand il faut l'informer sur ses achats. Du moins, c'est vers cette conclusion que la justice nous dirige avec fermeté.
Ce n'est pas la première fois qu'en France, des filières agricoles tentent de faire interdire des images prises en élevages ou abattoirs, jusqu'alors avec plus ou moins de succès (éleveurs de lapinsCharal...). Mais si ces jugements se généralisent, l'industrie agroalimentaire restera seule maîtresse à bord et les seuls animaux d'élevage que connaîtront les consommateurs danseront le French Cancan dans les publicités.
 

mardi 11 juin 2013

Enseigner la biologie et la médecine sans animaux : c'est possible !

Enseigner la biologie et la médecine sans animaux : c'est possible !

Source : http://www.notre-planete.info/actualites/3759-enseignement-medecine-biologie-experimentation-animale


11 juin 2013, 15 h 04
Nick-JukesNick Jukes est le coordinateur du Réseau international pour un enseignement respectueux (International Network for Humane Education - InterNICHE) : des individus et des campagnes pour la transformation des cursus universitaires et scolaires et pour le remplacement de l'expérimentation animale dans l'enseignement et la formation en sciences de la vie. Il est le co-auteur du livre « Du Cobaye à la souris numérique : méthodes alternatives pour un enseignement respectueux progressif » (Guinea Pig to Computer Mouse: Alternative Methods for a Progressive, Humane Education) et du film « Alternatives dans l'enseignement », tous deux lauréats de prix. Il a contribué à lancer d'autres ressources et projets sur les alternatives, dont le Prix pour un enseignement respectueux (Humane Education Award), huit bibliothèques internationales d'alternatives, ainsi que le site internet d'InterNICHE avec ses bases de données. Il a co-organisé des conférences et des séminaires de formation en Amérique latine, Europe, Moyen-Orient, Afrique, Asie centrale et en Inde. Il produit actuellement un nouveau film sur les alternatives dans l'enseignement et la formation des futurs vétérinaires et co-organise la prochaine conférence globale d'InterNICHE.
DR
Les méthodes d'enseignement de la biologie et de la médecine humaines sans dissections ni expériences sur des animaux sont au point et à la pointe. Des centaines de méthodes ont déjà fait leurs preuves et de nouvelles méthodes sont progressivement développées. Elles satisfont les enseignants, les étudiants... et les comptables, car elles sont généralement moins chères que l'expérimentation animale. Leur succès rend notre époque « très excitante », nous dit Nick Jukes.
Les expériences sur des animaux se font, principalement, dans trois domaines : la toxicologie, la recherche biomédicale et l'enseignement des sciences de la vie. Nous vous parlons le plus souvent des deux premiers mais voici une interview qui va nous éclairer sur les possibilités de remplacer les animaux dans le troisième. L'enseignement est le domaine dans lequel le remplacement total de l'expérimentation animale par des méthodes modernes et performantes serait le plus facile à réaliser. Aucune loi n'impose d'utiliser des animaux dans l'enseignement (contrairement à ce qui se passe en toxicologie) ; il n'y a pas d'avantages particuliers à utiliser des animaux (contrairement à ce qui se passe dans la recherche où l'expérimentation animale fournit des résultats rapides et facilement publiables).
Nous recevons parfois des appels au secours d'étudiants en biologie qui refusent d'expérimenter sur des animaux. Hélas, nous ne pouvons guère les aider individuellement car il s'agit là -l'objection de conscience- d'un combat éthique en dehors de notre champ d'action. Par contre, nous pouvons agir pour que plus aucun étudiant ne soit confronté à ce terrible choix : faire souffrir et tuer un animal ou mettre en danger son cursus universitaire. Nous le pouvons et nous le devons d'autant plus que, comme en toxicologie et en recherche biomédicale, les « modèles animaux » sont de bien piètres outils pour apprendre et comprendre l'anatomie, la physiologie et les pathologies humaines. Notre campagne à ce sujet est encore trop embryonnaire pour que nous puissions vous en parler mais nous avons déjà pris contact avec d'autres associations et vous entendrez parler d'Antidote Europe dans ce domaine-là aussi.
En attendant, nous vous présentons l'interview de Nick Jukes, l'un des plus grands spécialistes au monde de méthodes sans animaux pour l'enseignement de la biologie et de la médecine avec lequel, bien entendu, nous restons en contact.

Antidote Europe (AE) : Vous êtes physicien de formation. Pourriez-vous raconter à nos lecteurs comment vous en êtes venu à diriger l'organisation la plus efficace au monde œuvrant pour le remplacement des animaux dans l'enseignement ? Un événement a-t-il infléchi le cours de votre carrière ou la transition s'est-elle faite graduellement ?

Nick Jukes (NJ) : Je me suis toujours intéressé aux arts et aux sciences mais j'ai choisi les sciences à l'université. Vers la fin de mes études, en raison d'une vibrante atmosphère de débats et de campagnes, mon soutien à la cause environnementale et animale a grandi. A la fin des années 1980, j'ai pris une part active à la direction du groupe vert radical local, abordant un vaste panel de sujets, de la vivisection à l'anarchisme, de la santé aux droits de l'homme.
Une éducation scientifique peut théoriquement encourager la pensée critique, mais enseigne souvent la conformité et l'évitement du concept de responsabilité sociale. J'ai réalisé que ma véritable éducation s'était faite par l'activisme politique de base et dans la communauté des militants. Dans les années 1990, mon travail et ma vie ont été une combinaison d'action directe pacifique, de création de réseaux d'informations, de projets de permaculture et de promotion d'alternatives aux méthodes impliquant de la souffrance animale.
Ce dernier travail, je l'ai fait au sein d'EuroNICHE, après avoir assisté à une de leurs conférences en 1989. Tandis que le réseau que je dirigeais alors devenait mondial, nous l'avons appelé InterNICHE et j'ai apprécié le potentiel de l'organisation pour responsabiliser le public et créer un changement radical et durable.
Bien qu'InterNICHE puisse paraître avoir un champ d'action restreint, nous touchons à des problèmes complexes : comment différentes formes de discrimination et d'exploitation sont liées entre elles, et comment une approche holistique peut avoir des retombées positives sur l'éducation, les professions et la société dans son ensemble. Ceci est clairement illustré par la convergence des droits des étudiants à un enseignement éthique et de bonne qualité d'une part, et les droits et la liberté des animaux d'autre part. Nous portons une vision courageuse d'un enseignement respectueux et du remplacement total des méthodes utilisant des animaux. Notre approche pour faire de cette vision une réalité est créative et axée sur les solutions. Malgré ses défis, le travail pour aider à catalyser de nombreuses petites révolutions dans la psychologie et la pratique des individus à travers le monde est très gratifiant.
AE : Pouvez-vous faire à nos lecteurs un résumé de votre travail ? Vous concentrez-vous sur l'enseignement universitaire ou abordez-vous les autres niveaux également ? Quels pays avez-vous visité au cours de vos campagnes ?
NJ : Nous travaillons surtout sur les programmes universitaires de biologie, médecine humaine et médecine vétérinaire. Les méthodes impliquant de la souffrance animale incluent les dissections et expériences sur des animaux tués à cette fin en anatomie, physiologie, pharmacologie, pratique clinique et chirurgie. Nous abordons également la formation professionnelle (cours de chirurgie avancée) et parfois l'enseignement secondaire, où des dissections peuvent encore être faites.
Les alternatives incluent des outils tels que la vidéo numérique, les logiciels multimédia et la réalité virtuelle, des modèles éducatifs, des mannequins et des simulateurs. Elles incluent aussi l'utilisation de cadavres d'animaux provenant de sources éthiques et la pratique clinique sur des animaux malades. Notre propre constat des avantages pédagogiques, éthiques et économiques des alternatives est corroboré par celui des professeurs, des étudiants et par plusieurs études publiées. De fait, ces méthodes innovantes et respectueuses sont désormais largement disponibles. Souvent, elles ne sont plus considérées comme « alternatives » mais comme la norme.
InterNICHE fait un travail international auprès de professeurs, d'étudiants et de militants pour faciliter l'implémentation d'alternatives et le remplacement des méthodes impliquant de la souffrance animale. Les projets d'InterNICHE, en cours ou déjà aboutis, incluent des ressources d'information comme le livre From Guinea Pig to Computer Mouse (Du Cobaye à la souris numérique) ou les bases de données en ligne Studies Database et Alternatives Database, cette dernière avec une présentation détaillée de plus de 1000 alternatives. Nous proposons aussi des ressources internet en plusieurs langues, un service de prêt d'alternatives pour permettre de les essayer, un Prix pour encourager le développement et l'implémentation d'alternatives, le soutien aux étudiants objecteurs de conscience, une gamme de logiciels gratuits et d'alternatives peu onéreuses, et des conférences, expositions, visites et formations dans le monde entier. J'ai visité près de 50 pays. Ma forte empreinte écologique est mon principal compromis dans une vie que j'essaye de mener sans compromissions. Toutefois, je maximise toujours l'impact de mes visites. En faisant partie d'un grand réseau de personnes désireuses de s'investir dans ce domaine, j'ai eu l'occasion de travailler dans des pays aussi divers que le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Iran, la Russie, l'Ouzbékistan, l'Inde et la Chine, ainsi qu'en Europe.

AE : Notre directeur, André Ménache, a eu le privilège de participer avec vous à une série de conférences dans des universités sud-africaines en août 2012. Vous avez parlé dans des écoles de médecine humaine et vétérinaire. Pouvez-vous nous faire part des retombées positives auprès des professeurs ?

NJ : La visite en Afrique du Sud a été un grand succès. Nous avons organisé, pendant plus d'une semaine, des événements sur les alternatives pour remplacer les animaux dans l'enseignement, la recherche et la toxicologie. Les ateliers principaux étaient suivis de séminaires dans les universités de six grandes villes du pays. L'atelier enseignement et formation présentait la pratique et les avantages d'outils pédagogiques respectueux. Il était illustré par des vidéo-clips et des démonstrations. Une exposition multimédia a donné accès à près de cent outils pédagogiques pour plusieurs disciplines, incluant des modèles, des mannequins, des simulateurs et des logiciels installés sur un réseau de 50 ordinateurs.
Une démonstration de chirurgie laparoscopique a illustré le potentiel des outils de formation avancée pour l'acquisition de compétences poussées en chirurgie et pour le remplacement des expériences sur des animaux. Le système de perfusion pulsée d'organes (POP) a été présenté en démonstration sur des organes obtenus après euthanasie de chiens pour des raisons médicales, respectant la politique d'InterNICHE sur les méthodes de remplacement.
Dans les domaines de la recherche et de la toxicologie, les conférences étaient faites par Barbara Grune, de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) et par André Ménache. André a confronté l'utilisation de « modèles animaux » et de méthodes fournissant des données humaines à l'ère de la médecine personnalisée. Il a appelé à la réflexion sur les comités d'éthique et leur efficacité, remettant en question l'utilisation d'êtres sensibles dans la recherche fondamentale et suggérant qu'il serait temps de placer la barre plus haut.
Barbara Grune a présenté des méthodes alternatives et un résumé de la directive européenne 2010/63/UE et autres dispositions réglementaires récentes concernant l'expérimentation animale. Elle a décrit les efforts du groupe de travail européen AXLR8 pour accélérer la transition vers un nouveau paradigme de tests de toxicologie. Elle a aussi abordé le sujet du financement et de la validation des alternatives, ainsi que des sources fiables pour la recherche sur ces méthodes.
Les ateliers ont été suivis par plus de 70 personnes issues de l'université, de l'industrie et des organismes chargés de la réglementation. La diversité et le haut niveau des questions sont très prometteurs pour l'avenir. Et, comme lors de précédents ateliers d'InterNICHE, nous avons reçu des commentaires de la part de certains participants, cyniques à l'arrivée mais convaincus au départ et désireux de participer au remplacement des animaux par les méthodes modernes.

AE : Après vos nombreux voyages et rencontres avec des responsables universitaires, quels vous semblent être les principaux obstacles à une utilisation généralisée des méthodes d'enseignement respectueuses ?

NJ : Tous les obstacles au remplacement total du recours à l'animal par les alternatives peuvent être surmontés. InterNICHE et d'autres organisations œuvrent pour dépasser les obstacles réels ou imaginaires et pour rendre cette transition facile et désirable. Les projets et ressources que nous offrons ont été développés dans ce but. Entre autres avantages, les alternatives sont souvent moins chères que les expériences sur des animaux et la prise en compte de plus en plus répandue de cette donnée va aider à la transition. Dans certains pays, l'accès à du matériel informatique peut parfois gêner l'implémentation, mais au fur et à mesure que la technologie se répand, le prix décroît.
L'adhésion rigide à la tradition est souvent un problème, mais lorsque l'on reconnaît que l'inertie bloque l'amélioration de l'enseignement et de la formation -en plus d'être contraire à l'esprit scientifique-, alors les bénéfices du progrès technologique et de la mise à disposition d'outils pédagogiques nouveaux et excellents peuvent être recueillis.
Il y a aussi un certain nombre de mythes et d'erreurs qu'il faut dénoncer. Premièrement, l'idée que le remplacement total ne serait pas réaliste et que les 3Rs (réduire, rationaliser, remplacer le recours aux animaux) seraient une approche appropriée dans le domaine de l'enseignement. La réalité est que le remplacement total a déjà été réalisé dans de nombreuses universités de par le monde -au bénéfice de tous- et que c'est une approche bien meilleure que toutes celles qui freinent l'implémentation de méthodes de haut niveau.
Deuxièmement, l'idée que les alternatives ne seraient pas « la chose réelle » et que les expériences sur les animaux le seraient. En fait, l'expérimentation animale est une méthode et ne devrait pas être prise pour un objectif. La « chose réelle » devrait désigner les objectifs pédagogiques et les procédés pour les atteindre. Il est essentiel de se concentrer sur l'acquisition de connaissances de manière efficace et éthique, les compétences et attitudes, plutôt que sur l'attachement émotif à une méthode spécifique dont on peut contester les bénéfices.
Troisièmement, l'idée que s'il n'y a plus d'expérimentation animale, les étudiants et stagiaires n'auront plus d'outils pédagogiques du tout et n'auront pas accès aux animaux. La réalité est que les alternatives améliorent de façon significative l'enseignement et la formation. Remplacer signifie remplacer une utilisation qui implique la souffrance inutile d'animaux. Ceux qui ont réellement besoin d'acquérir de l'expérience sur des animaux, comme les futurs vétérinaires, peuvent le faire dans un contexte neutre ou bénéfique pour les animaux, par exemple dans une clinique vétérinaire.

AE : Sachant votre agenda très chargé, nous vous sommes très reconnaissants d'avoir consacré du temps à répondre à nos questions. Pour conclure, y a-t-il des sujets non couverts par cette interview que vous aimeriez évoquer ?

NJ : Il y a une demande grandissante de remplacement de l'utilisation d'animaux par des alternatives dans l'enseignement et la formation, c'est donc une époque très excitante. Des accords formels que nous avons signé avec des universités russes et ukrainiennes ont mené à épargner plus de 50 000 animaux par an. En Inde, le conseil académique national de zoologie s'est prononcé contre la dissection et, au fur et à mesure que les alternatives sont utilisées, jusqu'à 19 millions d'animaux seront épargnés chaque année.
L'une des raisons du succès est qu'avec les alternatives, tout le monde est gagnant. Les étudiants, car ils ont accès à de meilleurs outils pédagogiques et à un bon environnement de travail ; les professeurs, car ils peuvent mieux partager leurs connaissances et leurs compétences ; la société, car il y a une nouvelle génération de diplômés mieux formés, compatissants, capables de pensée critique, instruits de façon éthique ; et bien sûr, les animaux : plus de sacrifices ni autres formes de souffrance.

Auteur

Antidote Europe

mercredi 22 mai 2013

Des neuroscientifiques reconnaissent la conscience des mammifères et des oiseaux


Des neuroscientifiques reconnaissent la conscience des mammifères et des oiseaux
22ND MAI 2013 POSTÉ DANS : L'INTELLIGENCE ANIMALE ACTUALITÉS
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Des neuroscientifiques reconnaissent la conscience des mammifères et des oiseaux
Source : http://www.blog-les-dauphins.com/neuroscientifiques-reconnaissent-conscience-mammiferes-et-oiseaux/


Merci beaucoup à Stéphanie pour la traduction de cet article. Pour voir l’original en espagnol, cliquez ici.
Conscience : tous les mammifères et les oiseaux en sont dotée.Le neuroscientifique canadien explique que les chercheurs se sont réunis pour signer un manifeste dans lequel est reconnue l’existence de la conscience de tous les mammifères, oiseaux et autres créatures telles que le poulpe, et de quelle manière cette découverte pourrait impacter la société.
Le neuroscientifique canadien Philip Low, a gagné la proéminence dans la presse scientifique, après avoir présenté un projet avec le physicien Stephen Hawking, âgé de70 ans. Low veut aider Hawking, qui est complètement paramysé depuis 40 ans à cause d’une maladie dégénérative, et c’est pour cette raison qu’il ne peut communiquer que par l’esprit. Les résultats de l’étude ont été révélés samedi dernier lors d’une conférence à Cambridge. Toutefois, le thème principal de la réunion était tout autre. En effet, les neuroscientifiques du monde entier ont signé une pétition affirmant que tous les mammifères, oiseaux et autres créatures, y compris le poulpe, ont une conscience. Stephen Hawking était présent au dîner de signature en tant qu’invité d’honneur.

Low est un chercheur de l’Université de Stanford et de MIT (Massachussetts Institute of Technology), 2 endroits qui se trouvent aux Etats-Unis. Lui et 25 chercheurs croient que les structures cérébrales qui produisent la conscience chez les êtres humains existent aussi chez les animaux. « Les zones cérébrales qui nous distinguent des autres animaux ne sont pas celles qui produisent la conscience », déclare Low qui a accordé l’interview suivante à un site internet :
Le journaliste : Les études sur le comportement animal ont affirmé que plusieurs animaux ont un certain degré de conscience. Que dit la neuroscience à ce sujet ?
Low : Nous avons découvert que les structures qui nous distinguent des autres animaux , tels que le cortex cérébral, ne sont pas responsables de la manifestation de la conscience. En quelques mots, si le reste du cerveau est responsable de la conscience et que ces structures sont identiques chez les êtres humains et les animaux, comme les mammifères et les oiseaux, nous arrivons à la conclusion que ces animaux sont également conscients.
Le journaliste : Quels animaux ont une conscience ?
Low : Nous savons que tous les animaux, tous les oiseaux et beaucoup d’autres créatures, comme le poulpe, disposent des structures nerveuses qui produisent la conscience. Ce qui signifie que ces animaux souffrent. C’est une vérité qui dérange : il était toujours facile de dire que les animaux n’ont pas de conscience. Maintenant nous avons un groupe de neuroscientifiques réputés qui étudient le phénomène de la conscience, le comportement animal, le réseau neuronal, l’anatomie et la génétique du cerveau. On ne peut plus dire qu’on ne le savait pas.
Le journaliste : Est-il possible de mesurer les similitudes entre la conscience des mammifères et des oiseaux et celle des êtres humains ?
Low : Cette question est restée ouverte dans le manifeste. Nous ne disposons pas d’indicateur étant donnée la nature de notre approche. Nous savons qu’il y a différentes sortes de conscience. Nous pouvons dire, cependant, que la capacité à ressentir de la douleur et du plaisir chez les animaux et les êtres humains est très similaire.
Le journaliste : Quel type de comportement animal appuie l’idée qu’ils ont une conscience ?
Low : Quand un chien a peur, qu’il ressent de la douleur ou de la joie en voyant son maître, il s’agit alors d’activités dans son cerveau dont les structures sont similaires à celles qui se produisent chez les êtres humains lorsque nous montrons de la peur, de la douleur ou du plaisir. Un comportement très important est l’auto-reconnaissance dans un miroir. Parmi tous les animaux qui sont capables de le faire, outre l’être humain, se trouvent les dauphins, les chimpanzés, les bonobos, les chiens et une espèce d’oiseau appelée la pie bavarde.
Le journaliste : Quels avantages pourraient découler d’une compréhension de la conscience chez les animaux?
Low : Il y a là une certaine ironie. Nous dépensons beaucoup d’argent pour essayer de trouver une forme de vie intelligente en dehors de cette planète alors même que nous sommes ici, entourés d’une intelligence consciente sur la nôtre. Si nous considérons qu’un poulpe – qui compte 500 millions de neurones (les êtres humains en ont 100 milliards) – réussit à produire de la conscience, nous sommes beaucoup plus proches de produire une conscience synthétique que nous le pensions. Il est beaucoup plus facile de produire un modèle avec 500 millions de neurones que 100 milliards. Cela signifie que ces modèles synthétiques peuvent être plus faciles désormais.
Le journaliste : Quelle est l’ambition du manifeste ? Les neuroscientifiques se sont-ils convertis en militants du mouvement pour les droits des animaux ?
Low : Il s’agit d’un sujet délicat. Notre rôle en tant que scientifiques n’est pas de dire ce que la société doit faire, mais nous rendons public ce que nous découvrons. La société va maintenant discuter de ce qu’il va se passer et pourra décider si elle doit formuler de nouvelles lois, réaliser davantages de recherches pour comprendre la conscience des animaux ou les protéger de quelque manière qu’il soit. Notre rôle est de présenter les données.
Le journaliste : Les conslusions du manifeste ont-elles eu impact sur votre comportement ?
Low : Je crois que je vais devenir végétarien. Il est impossible de ne pas être touché par cette nouvelle perception sur les animaux , en particulier en ce qui concerne l’expérience de la souffrance. Ca va être difficile mais j’adore le fromage.
Le journaliste : Que  peut changer l’impact de cette découverte ?
Low : Les données sont perturbantes mais très importantes. En fin de compte, je pense que la société va être moins dépendante des animaux. Ce sera mieux pour tout le monde. Laissez-moi vous donner un exemple. Le monde dépense 20 milliards de dollars par an en tuant 100 millions d’animaux vertébrés pour la recherche médicale. La probabilité qu’un médicament provenant de ces expériences soit efficace sur les êtres humains est de 6%. C’est une probabilité épouvantable. Une première étape consiste à élaborer des procédures non-invasives. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de prendre des vies pour étudier la vie. Je crois que nous devons faire appel à notre propre ingéniosité et développer de meilleures technologies qui respectent la vie des animaux. Nous devons mettre la technologie au service de nos idéaux, plutôt que de rivaliser avec eux.
Source: Veja
Pour beaucoup de gens qui vivent avec des animaux, les protecteurs et les militants pour les droits des animaux, la conférence ne fait que confirmer ce qu’eux savaient déjà d’après leurs propres observations et interactions avec les animaux, mais sans la crédibilité d’une recherche scientifique.
Steven Hawking, considéré comme l’esprit le plus brillant en physique depuis Albert Einstein, a été invité d’honneur à la cérémonie organisée pour la signature. La déclaration a été rédigée par Philip Low et éditée par Jaak Panksepp, Diana Reiss, David Edelman, Bruno Van Swinderen, Philip Low et Christof Koch, tous neuroscientifiques réputés. La cérémonie de signature a été enregistrée par le journal « 60 Minutos » (« 60 Minutes ») de la chaîne CBS.
Sur cette courte vidéo, Joseph Dial, Directeur Exécutif de la Mind Science Foudation explique en quoi cette déclaration est historique et révolutionnaire :
(« Ce fût une soirée historique. Ce que j’ai vu se produire ce soir au cours du dîner avec Steven Hawking et avec vous qui avez organisé cette conférence, est qu’enfin les gens en sont arrivés à la conclusion que la manière dont nous  avons considéré jusque-là la conscience animale était très primitive et arriérée. Et tous, ce soir, ont dit ce qu’ils pensaient et savaient déjà, en signant une déclaration destinée au public, devant la caméra de « 60 Minutos », et en déclarant que la conscience animale et la conscience humaine sont tellement semblables que nous devons nous demander comment traiter les animaux et pourquoi les avons-nous traités comme nous l’avons fait. Cela a été historique et révoluationnaire. »)

Il y a une différence importante entre l’intelligence et la conscience. L’intelligence est mesurée par la capacité d’apprentissage, de raisonnement, de compréhension  et autres formes similaires d’activité mentale ; la capacité à saisir la vérité, les relations, les faits, les significations, etc.. Est-il donc juste de dire que les humains sont plus intelligents que les animaux ? Les animaux disposent sûrement d’une capacité d’apprentissage.
Le dictionnaire définit la conscience comme « conscience de sa propre existence, des sensations, des pensées, de l’environnement, etc.. » En observant son chien, un éléphant au zoo ou un cerf dans la forêt. Ils sont conscients de leur propre existence. Ils ressentent la douleur et d’autres sensations. Le chien peut se lasser si on ne fait rien d’autre que le taquiner avec un biscuit avant de lui donner. Un cerf qui se trouve pris dans les phares d’une voiture éprouve de la peur avant de prendre la fuir. Les éléphants pleurent la mort des membres d eleur famille.

Durant des milliers d’années, les humains ont cru en leur supériorité. Espérons et travaillons pour que la Déclaration de Cambridge inspire une attitude différente envers les animaux non humains.
A commencer par les droits des animaux jusqu’au véganisme, changer la manière de penser de ceux qui croient que les humains sont « le chef de meute » sera, et est toujours une défi, que nous relevons de manière sérieuse et consciente.
  • Lien vers l’article en anglais
  • Lien vers la page de la conférence
  • Lien vers la déclaration dans son intégralité

lundi 13 mai 2013

Le plan pour tuer les orangs-outans

Chères amies, chers amis, 



C’est le dernier lieu sur Terre où les orangs-outans, les tigres et les rhinocéros menacés peuvent vivre en liberté. Mais l’industrie minière et agricole veut anéantir la forêt. Nous avons trois jours pour rassembler un million de voix pour que le Président indonésien fasse taire les tronçonneuses et sauver ce trésor naturel. Signez maintenant:

Signez la pétition
Je vis et je travaille dans le dernier endroit sur Terre où les orangs-outans, les éléphants, les rhinocéros et les tigres menacés d’extinction peuvent encore se côtoyer . Mais ce jardin d’Eden va disparaître sous les coups des pelleteuses, à moins que mon Président n'entende notre appel et ne s’engage à sauver cet habitat unique au monde

En ce moment-même, dans l'une des forêts indonésiennes les plus préservées, un gouverneur local veut autoriser les compagnies minières et les exploitations d'huiles de palme à massacrer l'équivalent d'un million de terrains de football! Et le ministre des Forêts est sur le point de le laisser faire, à moins que le président n'entre en jeu pour rejeter ce plan qui signerait l'arrêt de mort des orangs-outans. 

Nous savons que le président souhaite apparaître comme un ardent défenseur de biodiversité, mais nous devons l'alerter que sa réputation de champion vert et ses espoirs de poste à l'ONU dépendent de la manière dont il agira sur ce dossier. Nous devons agir vite -- Signez cette pétition sans délai et parlez autour de vous de ce projet qui menace notre majestueuse forêt. Si nous sommes un million à signer la pétition d’ici trois jours, je ferai en sorte que le Président entende nos voix 

http://www.avaaz.org/fr/le_plan_pour_tuer_les_orangs_outans/?bDNEpcb&v=24937 

Je connais très bien ces forêts. J’y suis responsable de la conservation des espèces depuis 2007 et j’ai reçu le prix Future for Nature 2013 pour mon travail en faveur de la protection des grands mammifères de Sumatra, en particulier les rhinocéros. Ces forêts accueillent la plus vaste biodiversité de toute la région Asie-Pacifique et certaines parties sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais ce nouveau cadeau à l’industrie minière les transformera en désert et menacera les villages en raison des glissements de terrain et des crues inopinées. Et si leur habitat est détruit, les derniers orangs-outans, tigres, éléphants et rhinocéros pourraient disparaître eux aussi. 

Il y a deux ans, il a instauré un groupe d’intervention contre la déforestation et signé et un moratoire de deux ans au moment où les pratiques sauvages de brûlis à grande échelle faisaient passer l’Indonésie aux premières places des émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde. Heureusement, nous avons appris que le président a accepté de renouveler le moratoire cette semaine, ce moratoire qui a servi d'assurance-vie à tant d'espèces menacées. Mais même avec cette prolongation, le gouverneur d'Aceh peut toujours sacrifier des immenses espaces de forêt vierge à défricher, à moins que le président n'intervienne. Le mandat du président ne court plus que sur un an et demie, et certains observateurs pensent qu'il espère obtenir un poste important à l'ONU. Nous ne voulons qu’une chose: que nos dirigeants respectent leurs promesses. «Les forêts sont très chères à mon cœur... la disparition de nos forêts équatoriales constituerait un désastre national, mondial et planétaire» a confié notre président à d’autres dirigeants lors d’une récente conférence. 

Les gros producteurs d’huile de palme souhaitent déraciner ces arbres. Aujourd’hui, on vient de découvrir qu’East Asia Minerals, une société basée au Canada, agit en coulisse pour faire aboutir le projet de déforestation. Les pays comme le mien doivent pouvoir se développer, mais pas aux dépens de notre patrimoine naturel inestimable. La croissance devrait profiter aux Indonésiens, et non pas les léser. 

Ensemble, expliquons au Président qu’il existe une solution simple: abandonner ce projet destructeur et prolonger le moratoire sur la déforestation. Signez maintenant et parlez-en autour de vous. Le temps nous est compté d’ici la fin du moratoire. Et si vous êtes sur Twitter, envoyez un message privé à notre président accro aux tweets juste après avoir signé. 

http://www.avaaz.org/fr/le_plan_pour_tuer_les_orangs_outans/?bDNEpcb&v=24937 

En tant que membre d’Avaaz, j’ai vu notre communauté s’unir pour protéger les forêts et les espèces en voie de disparition, de la forêt amazonienne en Équateur et au Brésil aux éléphants et rhinocéros menacés par le braconnage. Aujourd’hui, c’est l’Indonésie qu’il faut défendre. Rejoignez-nous dans notre combat pour sauver cette forêt prodigieuse. 

Avec espoir, 

Rudi Putra en Indonésie, avec toute l’équipe d’Avaaz 

PS - Nombreuses sont les campagnes d’Avaaz qui ont été lancées par des membres. Créez la vôtre dès maintenant et remportez une victoire sur une question locale, nationale ou mondiale! http://www.avaaz.org/fr/petition/start_a_petition/?bgMYedb&v=24821 

POUR EN SAVOIR PLUS: 

Une compagnie minière compte détruire 1,6 million d'hectares de forêts en Indonésie (Maxisciences)
http://www.maxisciences.com/d%E9forestation/une-compagnie-miniere-compte-detruire-1-6-million-d-039-hectares-de-forets-en-indonesie_art29292.html 

Malgré un moratoire, la déforestation continue en Indonésie (RTBF)
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_malgre-un-moratoire-la-deforestation-continue-en-indonesie?id=7758564 

L'Indonésie promet de préserver la forêt de Bornéo (en 2012, LCI/TF1)
http://lci.tf1.fr/science/l-indonesie-promet-de-preserver-la-foret-de-borneo-6944084.html 

Diaporama sur les méfaits de la déforestation (The Guardian)
http://www.guardian.co.uk/environment/gallery/2009/oct/06/deforestation-sumatra-redd#/?picture=353069802&index=2 

Indonésie : un tigre victime de la déforestation (video, Le Parisien)
http://www.leparisien.fr/environnement/video-indonesie-un-tigre-victime-de-la-deforestation-26-07-2011-1545819.php 

Latex contre huile de palme (Courrier International)
http://www.courrierinternational.com/article/2013/04/11/latex-contre-huile-de-palme